La filière d’assainissement collectif
Thomas Le Jeune
Objectifs du chapitre
- Comprendre l’organisation et les principales caractéristiques de la filière d’assainissement collectif.
- Comprendre les atouts et contraintes de cette filière.
- Identifier les grands enjeux auxquels doit faire face un service d’assainissement collectif.
Chapitre 2C - La filière d’assainissement collectif
À retenir
- À l’échelle mondiale, la filière d’assainissement collectif est aujourd’hui peu répandue (60 % des urbains et 12 % des ruraux), et l’assainissement autonome domine largement. Cette proportion est très inégale, puisque le nombre d’usagers raccordés dans les pays en développement est faible.
Sur le plan technique, une filière d’assainissement collectif est composée de trois maillons :
le maillon « accès », constitué des branchements particuliers, dont les enjeux majeurs résident dans la volonté à payer pour le raccordement, la conformité des travaux de raccordement et le respect des bonnes pratiques d’utilisation ;
le maillon « évacuation », constitué de réseaux de canalisations et de postes de relevage, dont l’enjeu premier est la bonne conception et la bonne réalisation des infrastructures, ainsi que l’entretien-maintenance préventif et curatif des canalisations et des postes de relevage ;
le maillon « traitement », constitué d’une combinaison adaptée de dispositifs de traitement plus ou moins intensifs et technologiquement complexes, dont les principaux enjeux résident dans la maîtrise technique du fonctionnement des dispositifs, leur robustesse dans les contextes de mise en œuvre et la gestion des sous-produits. - Les principaux atouts sont l’efficacité et la performance sanitaire et environnementale avec lesquelles les eaux usées d’un quartier sont collectées et traitées. Mais, pour satisfaire cet objectif, il faut s’assurer que cette filière est appropriée aux différents contextes, que les solutions sont bien conçues et que le service est correctement géré sur les plans techniques, sociaux et financiers.
- Les principales contraintes se situent au niveau de la difficulté à recouvrir les coûts, qui sont élevés (systématiquement plus que pour l’assainissement non collectif dans les pays en développement), alors que la capacité et la volonté des habitants à payer pour ce service sont généralement plutôt faibles. Enfin, compte tenu de l’envergure des investissements et de la technicité des solutions, les compétences nécessaires sont importantes et variées : compétences techniques, savoir-faire en matière de gestion administrative et financière, etc.
- Lors de la mise en place d’une filière d’assainissement collectif, il convient de réaliser les études préalables avec la plus grande attention (zonage, planification, études techniques et socio-économiques). Il faudra également mettre en place d’importants moyens de gestion et d’exploitation du service afin d’assurer sa durabilité, et prévoir des activités d’accompagnement social (sensibilisation, marketing) pour que les populations adhèrent au nouveau service.
Pour aller plus loin
Bibliographie complémentaire
Mara D.D. (ed.), Low Cost Sewerage, New York, Wiley, 1996.
Tilley E., Ulrich L., Lüthi C., Reymond P., Schertenleib, R., Zurbrügg, C., Compendium des systèmes et technologies d’assainissement, 2nd éd. actualisée, Dübendorf, Eawag, 2016.
Ulrich A., Reuter S., Gutterer B. (eds), Decentralised Wastewater Treatment Systems (DEWATS) and Sanitation in Developing Countries – A Practical Guide, BORDA/WEDC, 2009.